Lost Angels

(Temps de lecture : 4 minutes)

Anges perdus mais pas déchus. Une nouvelle exposition de French Art studio (qui avait déjà exposé Lee Jeffries en lien avec Jef Aérosol) en partenariat avec M&C Saatchi a ouvert ses portes. Dix pour cent des ventes seront redistribuées à l’association Big Issue qui vient en aide aux SDF. Vous avez jusqu’au 24 décembre pour la visiter.

Le photographe britannique Lee Jeffries donne à voir ceux que l’on ne veut pas voir, sans jamais tomber dans le misérabilisme. « J’ai besoin de voir une forme d’émotion dans mes sujets. Je regarde spécifiquement les yeux des gens. Tout le monde passe devant les SDF comme s’ils étaient invisibles. Je vais au-delà de cette peur dans l’espoir que les gens se rendent compte que ces personnes sont juste comme vous et moi. »

Des œuvres sans filtres pour un artiste qui s’est pourtant fait connaître sur les réseaux sociaux et règne en maître sur Instagram. Tout est dans le jeu de contrastes sur ces gueules cassées qui parfois révèlent des moments de grâce. Lors de la soirée d’ouverture, Lee Jeffries répondait à quelques questions de la journaliste Julia Bradbury.

Comment prenez-vous vos photos ?
Je vais aux Etats-Unis, à Miami par exemple car là-bas les SDF vivent en communauté, pas comme au Royaume-Uni. Je passe du temps avec eux, je mange avec eux, et il arrive un moment où je suis accepté dans cette communauté. Avec les images je veux juste transmettre de l’émotion. Je veux que l’on sente quelque chose d’un point de vue humain. Je ne veux pas raconter une histoire. Je suis quelqu’un de visuel. À un moment les mots ne sont plus nécessaires.

Comment travaillez-vous sur les photos ?
Je travaille probablement plus que ce qui est nécessaire. J’ai construit une relation avec ces personnes. C’est donc ma responsabilité  d’en faire quelque chose, et aussi un moyen de m’en détacher. Je suis souvent en larmes. Je suis émotionnellement connecté à cette image. Il y a une certaine romance à propos des photos. Mais si je vous explique le procédé derrière une image, cela ne fera rien pour la renforcer. Je regarde les yeux des gens et essaie de capter une émotion. L’image représente le moment où j’ai ressenti cette émotion.

Y a t’il une image spécialement importante pour vous dans cette exposition ?
Elles sont toutes spéciales à leurs manières. Toutes les images ont été créées en utilisant ce procédé. Chacune d’entre elles est important du point de vue de ce lien émotionnel. Je suis particulièrement satisfait de cette image avec la personne qui ressemble à Jésus. Je prends toutes les photos directement dans la rue. Le fait que je tombe sur ce type avec ce cadre qui ressemble à des ailes, c’est vraiment un cadeau.

Pourquoi venir voir cette exposition ?
J’ai commencé à 35 ans. Ma voix ce sont mes images. J’ai toujours posté des choses sur les réseaux sociaux. C’est comme cela que j’ai fait passer mon message. Je n’écris pas grand chose autour de l’image car ce sont les gens qui font leur propre interprétation. Mais cela fait une différence de voir l’œuvre en personne et pas sur Instagram. Avec la vente nous récoltons de l’argent pour le Big Issue. Ce travail a une responsabilité sociale. Le pouvoir d’aider les gens qui aident ces gens tous les jours. Regardez les images. Sentez les images. Et si vous pouvez, faites quelque chose pour eux.

À visiter du lundi au vendredi jusqu’au 24 décembre de 9h à 5h sur demande. Envoyer un email à caroline@frenchartstudio.com pour arranger une visite.

M&C Saatchi : 36 Golden Square, London, W1F 9EE

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