Berlin, musicale et décomplexée (2/2)

Berlin, c’est une ville chargée d’histoire, une histoire parfois très lourde, et qui pourtant a su garder une insouciance et une joie de vivre que l’on retrouve dans peu de capitales.

Sortir en birkenstock

Les Berlinois sont majoritairement contre la gentrification qui touche la capitale et se mobilisent pour défendre l’existence de lieux à vivre. Preuve en est du Young and African Arts Market, le Yaam. Depuis sa création en 1996 au bord de la rivière Spree, cette organisation accueille les cultures africaines et joue un rôle majeur pour les réfugiés politiques et les communautés locales. Pourtant en août dernier, la vente des lieux a été ouverte aux enchères et le projet de construire des appartements luxueux décidé. Des manifestations créatives ont explosé et ont duré des mois durant, au point où le maire de Berlin a finalement décidé d’ouvrir un terrain juste à côté pour accueillir le collectif. Kreuzberg accueille de nombreux lieux créatifs et sans prise de tête. Prenez Urban Spree, un complexe mêlant galerie d’art, restaurants éphémères et scène de concert extérieure, idéale pour l’été. Même principe du côté de la boîte de nuit IPSE où vous pouvez vous chauffer sur la piste de danse bordant la rivière ou juste vous arrêter pour boire un verre tranquillement si toutefois vos gambettes peinent à suivre le rythme des beats électroniques berlinois. Pour une ambiance plus détendue, j’ai nommé Sage Restaurant, une superbe plage au bord de la rivière Spree où déguster un Weinschorle (mélange de vin et d’eau gazeuse) bien frais au son du DJ de la soirée. Si vous aimez les cocktails, mon coup de cœur va pour le bar Barbie Deinhoff’s, mêlant un choix de breuvage long comme le bras et un savoir-faire certain.

Un bouillon de culture musicale

À Berlin, l’art de rue ne se cantonne pas au graffiti. La musique est partout, éclectique et originale. À Urban Spree, c’est un excellent beatboxer de Nouvelle-Zélande qui rythmait la nuit accompagné d’un drôle de petit individu qui se contorsionnait sur son son. C’était aussi un festival oriental où le public se déhanchait sur l’hypnotique Nupelda. Au Mauerpark, le parc qui tient son nom du mur de Berlin qui autrefois le divisait, se tient un grand marché aux puces le dimanche. C’est là que le groupe mélancolique Charity Children, lui aussi venu de Nouvelle-Zélande, vient régulièrement poser ses instruments. L’incontournable pour vos oreilles raffinées reste encore le karaoké à retrouver chaque dimanche dans le parc. Des centaines de badauds s’amassent sur les marches de l’amphithéâtre. Joe Hatchiban dépose son vélo au centre, branche son ordinateur et un micro , et c’est parti pour son Bearpit Karaoké et des moments d’anthologie. Tout le monde veut participer et l’ambiance est survoltée. D’autant plus que les scènes valent le coup d’œil, d’un colosse tatoué qui entonne une chanson de Dido à un local entonnant une chanson typique allemande.

Finalement c’est ça Berlin, une ville qui encense la créativité et où le sérieux n’a pas ses quartiers. A l’image de Dirk’s Big Bunnies, qui vend ses dessins sur le marché:

yes no maybe

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