Si Baudelaire nous invitait au voyage, la Saatchi Gallery s’attelle aux vernissages. Une fois devenu membre vous recevrez bientôt les précieuses invitations de la galerie, sésames pour découvrir en avant-première les expositions majeures mais aussi celles qui mettent en valeur des artistes émergents.
Les conservateurs de la galerie dévoilent les talents, des artistes d’horizons différents dont les membres ont la chance de découvrir le travail lors d’expositions dédiées. Lors de ces soirées, les artistes présentent leurs démarches et sont ouverts aux échanges avec le public. Enivrés par l’atmosphère ou enivrés tout court, la tentation est grande de repartir avec l’une des œuvres en vente.
J’ai posé quelques questions à Rugman, un talentueux artiste basé à Londres, qui ouvrait le bal des expositions 2016 avec Sister, Mother. Il a choisi la musique qui accompagne ce texte, le free jazz de Sun Ra, pour retransmettre l’atmosphère de l’exposition.
Comment expose t’on à la Saatchi ?
Paul Foster de la Saatchi Gallery m’a approché il y a deux ou trois ans. Il souhaitait vendre ma série Icons à la Saatchi ce que j’ai accepté. Pour être honnête ce n’est pas que je nourrissais de faux espoirs mais lorsque la Saatchi vous fait ce genre de proposition c’est impossible de refuser. Mes lithographies se sont très bien vendues pendant ces quelques années et c’est pourquoi ils ont décidé de m’offrir mon exposition solo à la Saatchi. C’est une combinaison du succès des ventes de mes œuvres et du fait que la Gallery apprécie la direction que je prends en tant qu’artiste et particulièrement mon nouveau corpus d’œuvres pour cette exposition.
Comment vous avez vécu cette exposition? Particulièrement de pouvoir partager votre projet et expliquer votre démarche directement à votre audience et potentiellement pouvoir vendre vos œuvres ?
J’expose mes œuvres depuis au moins douze ans mais je suis toujours nerveux lors du vernissage. Pendant des mois je suis seul avec mes œuvres dans mon studio et tout à coup je dois lâcher prise, les laisser s’envoler et espérer que les gens vont les aimer et les aider à prendre leur envol. Je pense que ce projet est l’un des plus profonds et des plus spirituels que j’ai entrepris. C’est une réflexion sur la vie, la nature, l’amour et l’humanité tout entière. Je voulais explorer plus en détails le symbolisme, même s’il a toujours été très présent dans mon travail. Mais cette fois c’est plus tribal et cela s’inspire de différentes cultures historiques. Je suis très chanceux car les gens ont apprécié mon travail et que j’ai maintenant des acheteurs réguliers. Cela me met dans une position très privilégiée d’artiste à plein temps et j’adore ça. La vérité c’est que oui, tout artiste a envie de vendre son art. Cette nouvelle exposition à la Saatchi appelée Sister, Mother a reçu un très bon accueil et s’est mieux vendue que ce que j’imaginais, ce qui est incroyable.
Parlez-nous de ce projet
Ce projet est une commande que j’ai réalisée pour la Saatchi. Toutes les œuvres exposées adressent des thèmes fondamentaux liés à la relation entre l’humanité et l’environnement naturel. En utilisant la figure de la femme universelle, j’ai voulu guider le spectateur à travers une exploration de comment l’humanité a façonné des croyances, des mythes et des concepts à partir de sa perception du monde et des expériences de la vie. Je voulais créer des œuvres faites de simplicité et de beauté. Je suis revenu au moment où la nature était une partie intégrante de la vie des hommes, quand elle était un élément spirituel symbolisé dans l’art et dans les marques des clans et des tribus.
La prochaine exposition XX a moment in time se penche sur d’autres marques, des marques urbaines, avec le graffiti et le street art à l’honneur.