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En ce mois de novembre, quand il pleut à verse sur Paris et que la file d’attente du Grand Palais se dispute la longueur entre l’inévitable Gauguin et les médiatiques photos de Karl Lagerfeld, il est temps de tourner la tête et de diverger. Direction le Petit Palais.
Le pastel, si peu valorisé
Le pastel est rarement synonyme de flamboyant. Mais pourquoi le pastel devrait-t’il être fade? Digression autour d’un matériel trop souvent laissé pour compte. Il est rare d’en voir dans les musées. Pour cause, les œuvres au pastel sont fragiles et difficiles à transporter. Dans l’histoire, c’était aussi une technique réservée davantage aux femmes car jugée plus distinguée. Pourtant, le pastel est surtout très pratique à transporter et donc parfait pour les représentations de plein air. Ça, les Impressionnistes l’avaient bien compris. On retrouve dans l’exposition Morisot, Renoir ou Gauguin, qui à force de traits parviennent à représenter la lumière et sa fugacité.
Un outil protéiforme
En fait, le pastel se prête à de nombreux styles. Degas s’en sert pour représenter les scènes de vie des petits rats de l’Opéra prises sur le vif. Le pastel devient vibrant, lumineux, coloré et happe le regard du visiteur avec Royon. Tout comme il peut se faire evanescent et vaporeux avec Léandre. Le pastel recrée le mouvement comme celui des midinettes de Paris qui gambadent joyeusement le midi. Ou fige dans le temps ces portraits mondains ou de grandes personnalités politiques comme celui d’Aristide Briand.
Au fond, au pastel rien n’est impossible. Il est temps d’explorer ce matériel oublié.
L’art du pastel, de Degas à Redon, est au Petit Palais jusqu’au 8 avril 2018
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